Les chroniques du Covid : abandonnée dans ma résidence universitaire…

Comme tout le monde, je suis confinée. Je reste chez moi. Ça ne me pose pas vraiment de problème, peut-être ma personnalité de gamer qui ressort… Mais comme 184 autres étudiants de ma résidence, je suis dans l’appartement de ma résidence universitaire, certains sont toute la journée dans 9 m2.

Nous sommes 185, ce n’est pas rien, et pourtant nous sommes seuls. Une seule impression : celle d’être à part, d’être bien présente dans la résidence mais que personne ne s’en soucie.

Toutes les agents qui assuraient avant le fonctionnement de la résidence ont fui les lieux. Qu’est-ce que ça veut dire ? Eh bien, plus de courrier. Eh oui puisqu’il n’y a plus personne à l’accueil pour réceptionner les lettres. Alors plus rien ne peut nous parvenir. La laverie de mon bâtiment comporte deux machines à laver, une d’entre elle est en panne depuis plusieurs semaines et personne ne vient la réparer. Le mot d’explication du problème laissé par une étudiante est toujours là et attend d’être lu.

L’un des deux chemins d’accès à la résidence est fermé, c’est un raccourci qui réduisait de beaucoup le temps de marche jusqu’aux différents commerces. Aujourd’hui, nous devons faire tout un détour qui augmente notre temps passé dehors pour aller faire nos courses.

Ce dimanche, à 7h30, un espoir est apparu, l’alarme incendie du bâtiment dans lequel je suis se déclenche. Ce n’est quand même pas rien. Alors une personne va sûrement venir pour voir ce qu’il se passe, s’occuper des personnes qui sont encore là. Mais non, toujours personne… L’alarme s’est arrêtée, et nous sommes simplement retournés nous coucher. Une simulation d’évacuation prévue à cette date et qui n’a pas été déprogrammée en dépit de la situation ? Un vrai problème dans la résidence ou un appartement ? On ne sait pas, aucune explication, comme si nous n’étions pas là, inexistants.

Ce n’est finalement pas le confinement qui est compliqué mais le fait d’être laissé à l’abandon dans cette situation. Comme si on ne comptait pas…

Emma Bastin